O'Senseï Morihei Ueshiba
O’Senseï Morihei Ueshiba

Pourquoi un Reishiki en Aïkido ?

Pour commencer, entrer dans un Dojo, c’est pénétrer dans un monde différent. Contrairement à un espace sportif où la manifestation de l’ego est primordial, le dojo est un lieu où l’enseignement de Maître Morihei Ueshiba est dispensé. Avec pour finalité purification et élévation du corps et de l’âme des pratiquants : la réalisation de soi-même. Le Reishiki est un élément indispensable pour y parvenir.

Ensuite, sur le tatami, nous oscillons entre Uke et Tori en reproduisant des situations de combat dans un contexte de paix. Puis, comme dans tout budo, le reishiki (ou étiquette) a une importance particulière en aïkido : il est la garant d’un contexte favorable à l’étude de l’Aïkido. Il permet à chacun de pratiquer en toute sécurité et vise à garantir l’intégrité physique de nos partenaires (vous noterez qu’ici, nous supprimons la notion d’adversaire), notamment :

  • éviter les blessures physiques et mentales et pratiquer en toute sécurité
  • éviter les situations de domination des pratiquants
  • développer la comparaison, la maîtrise de nos tendances agressives, et le respect
  • garder à l’esprit que l’on adopte une situation de combat, ce qui fait la différence avec d’autres activités sportives.

Pour le débutant, les règles à respecter peuvent apparaître nombreuses. Mais il prendra rapidement en compte le fait qu’il débute une « éducation martiale » destinée à (ré)agir correctement à toute situation qu’il rencontrera. Contrairement au sport, il découvrira que pour atteindre un résultat, il devra « fonctionner autrement » par le développement de lui-même (le terme ‘do’ de aïkido).

Pour cela, il devra être patient, rigoureux, modeste (rien n’est jamais acquis ou achevé), honnête (avec les autres et lui-même), maître de lui (primordial pour pouvoir évoluer).

Etiquette sur le tatami
Etiquette sur le tatami

Etiquette sur le tatami

Notions élémentaires du Reishiki

Le reishiki n’est pas immuable. Il se peut que des variantes apparaissent entre certains dojos. Pourtant, un socle élémentaire peut s’observer dans la grande majorité d’entre eux.

Dès l’entrée du dojo

  • En entrant et en quittant le dojo, s’opère un salut debout en direction du mur où se trouve le portrait d’O’Sensei (shinden)

Le respect

  • Le respect des partenaires commencera par une propreté corporelle, et un Gi propre et en bon état. On porte uniquement un gi, et on n’utilise que les armes qui nous appartiennent.

Les armes

  • Rangées, prêtes à servir, le long du tapis, les armes ne doivent jamais être enjambées. Tout comme le gi, elles ne peuvent servir qu’à celui à qui ils appartiennent.

Au début du cours

  • En montant sur le tatami, les zoori sont rangés tournés vers l’extérieur en évitant de tourner le dos au shinden. Puis, on salue en seiza (position assise) en direction du shinden, avant de rejoindre sa place en attendant le début du cours

Tout au long du cours

  • Il convient d’éviter de s’entraîner devant le shinden. Dans tous les cas, on ne doit pas s’asseoir devant lui en lui tournant le dos, même le cours terminé.
  • En principe, avant le début du cours, chacun doit être échauffé, assis en seiza sur une même ligne, dans le silence. (ceci a pour but de se débarrasser des préoccupation externes au cours et préparer son attention pour l’étude)
  • Le cours commence et s’achève par un salut formel. Il est indispensable de se présenter à l’heure pour y participer. En cas de retard, l’élève devra attendre debout au bord du tatami (en principe au centre, face au shinden) et patienter jusqu’à ce que le sensei l’autorise à se joindre au cours.
  • Enfin, la position à adopter sur le tapis est la position seiza. Allonger les jambes, s’adosser à un mur ou un poteau n’est pas admis. A chaque instant, nous devons être disponible.

le respect vis à vis du Senseï (le professeur)

  • Lorsque le sensei montre une technique, les élèves restent assis en seiza et attentifs aux explications. Dès la fin de la démonstration, vous saluez le sensei, puis votre partenaire, et commencez à travailler. Si le sensei vous apporte des corrections ou des précisions, mettez vous en seiza et restez attentif à ses explications. Saluez le lorsqu’il a terminé. Un arrêt du travail est également admis pour porter attention à une explication fournie par le sensei à un autre pratiquant. Dans ce cas, la position seiza est également de mise, ainsi que le salut lorsque l’éclaircissement a été apporté. Si vous devez poser une question au sensei, vous le saluez et attendez qu’il soit disponible ; il n’est pas convenable de l’appeler.
  • Dès que le sensei annonce la fin d’une technique, vous saluez votre partenaire et rejoignez les autres pratiquants (assis en ligne).
Reishiki du pratiquant
Reishiki du pratiquant

Reishiki du pratiquant.

Ainsi, l’étiquette commence par le respect de certaines règles individuelles. Mais encore, elles permettront à l’ensemble des personnes présentes sur le tatami d’étudier dans les meilleures conditions.

Notions fondamentales du Reishiki

  • Je dois avoir une attitude agréable, et veiller à éviter tout accident : Le port des bijoux est à proscrire, le port de lunettes adéquates impératif. Les plaies, verrues, doivent être pansées, et les pansements propres. Les cheveux longs seront attachés. Gi et hakama seront propres, non déchirés, et correctement fermés.
  • Je me refuse la participation à la pratique si je suis sous l’effet de produits ou substances susceptibles d’altérer mes facultés et/ou réflexes (drogues, alcool, substances hallucinogènes, etc).
  • Il est de mise de s’abstenir de boire, manger ou fumer dans le dojo.

Eléments implicites du Reishiki

  • Pour commencer : parler le moins possible sur le tatami!
  • L’étude est de mise, aucun pratiquant n’est présent pour imposer ses idées aux autres : l’aïkido est une voie de création, non de destruction. Le respect mutuel est indispensable. L’aïkido n’est pas un combat de rue, et le tatami n’est pas un lieu de règlements de comptes : participer à une séance implique un dépassement de notre agressivité.
  • Puis, la pratique de l’aïkido élude complètement la compétition : une puissance incomparable puisant dans la souplesse, le contrôle de soi, la modestie, la communion avec ses partenaires remplace la force musculaire.
  • Chacun doit veiller à protéger l’intégrité (physique et/ou psychique) de soi-même et de ses partenaires.
  • Enfin, à la fin de la séance, il est de coutume de saluer et remercier le dernier partenaire avec lequel nous avons travaillé.
Reishiki sur le tatami
Reishiki sur le tatami

Bien que les règles d’étiquette puissent sembler nombreuses, elles se mettent en place progressivement. Puis, elles s’assimilent rapidement avec une pratique régulière.

Toutefois, souvenons-nous que le reishiki vient du cœur… mais aussi que le respecter avec authenticité donnera une profondeur, un sens à chacun de nos mouvements.

Ainsi, c’est sur cette attitude de respect, de sincérité, de modestie que repose la sécurité de chacun.

En conclusion, la pratique plus large du Reishiki, indissociable de la formation en Aïkido, s’appelle Rei-Gi-Zao. Rei-Gi-Zao se construit non seulement au Dojo, mais également en dehors, dans tous les actes de la vie quotidienne…

«Aïki n’est pas l’art de la bataille avec l’ennemi ; ce n’est pas une technique de destruction de l’adversaire, c’est la voie de l’harmonisation du monde qui fait de l’humanité une seule nation.»

O Senseï

L’histoire de cette discipline martiale, sa genèse, sa philosophie sont accessibles dans de nombreux articles. Je voulais ici insister plus largement sur les apports que peut apporter la pratique de l’aïkido. Notamment sur les actions sur les points de la trilogie Corps – Cœur – Esprit.

L’aïkido fait partie des arts martiaux japonais en tant que discipline complète, source de bien-être pour le corps et l’esprit. C’est également une méthode de connaissance de soi. Nul besoin de faire partie de « l’élite » ou sportifs de haut niveau pour le pratiquer. Homme ou femme, enfant ou adulte, jeune ou senior, chacun peut trouver dans sa pratique un bénéfice personnel. La raison tient en l’essence même de l’aïkido : l’éviction totale de la violence, qui fait de lui le plus doux des arts martiaux. Les contre-indications médicales de ce fait sont rares, et cela est dû à la grande capacité d’adaptation de la pratique de l’Aïkido. L’absence de compétition permet de débuter à tout âge et de faire évoluer sa pratique à très long terme. Vous apprenez à vous reconnecter à votre corps, par le biais de l’apprentissage de mouvements aux actions positives immédiates sur tout votre organisme.

Je vais développer ces différentes contributions sous forme d’un “Shiho nage”, c’est à dire autour de quatre directions : la technique bien sûr, mais aussi le corporel, les valeurs morales, et sociales.

Apports Physiques en Aïkido

L’aïkido n’est pas un sport, l’esprit de compétition étant exclu. Une activité physique certaine y est cependant bien présente et va produire de nombreux bienfaits.

O'Sensei Morihei Ueshiba lors d'un échauffement avant la pratique de l'aïkido
O’Sensei Morihei Ueshiba lors d’un échauffement.

Sur les articulations

Nos activités quotidiennes derrière un bureau ou un volant, sources de gestes répétitifs et de mauvaises postures, nous imposent des positions fragilisant nos articulations. En aïkido, les échauffements et le travail des techniques permettent de mobiliser en douceur les différentes articulations. L’effet sera d’entretenir la souplesse articulaire, et bien souvent d’améliorer l’amplitude des articulations. L’aïkido impose un travail articulaire. Le travail à différents niveaux, en alternant les positions debout et au sol fréquemment, assouplit et renforce les jambes. La stimulation des membres inférieurs apporte par là une meilleure stabilité et une plus grande mobilité du bassin (qui abrite le centre de gravité de l’homme en un point appelé Seika Tanden ou Hara en aïkido). Progressivement, le pratiquant améliorera sa résistance aux contraintes sur ses articulations, en augmentera leur souplesse, en particulier au niveau des épaules, des poignets et des chevilles.

Sur la colonne vertébrale

Grâce au travail en souplesse, l’aïkido permet de relâcher les tensions nerveuses et musculaires du dos. L’amélioration posturale du corps est la clé de la qualité technique. Par le travail sur une posture juste de la colonne vertébrale, le corps va reprendre petit à petit une position convenable. L’aïkido vous permettra d’amplifier souplesse et mobilité de la colonne vertébrale. Au point que certaines douleurs peuvent disparaître grâce à ce rééquilibrage postural.

Effets de l'Aïkido sur la colonne vertébrale.

Sur les organes internes

Les différents mouvements et techniques pratiqués mobilisent les organes internes (comme le coeur et les poumons). L’aïkido est d’une grande efficacité sur le système cardio-vasculaire et amène chacun de nous à son plus haut niveau, souvent oublié, grâce à une progressivité de la pratique. Le coeur fournit un effort de moyenne intensité sur une période prolongée. Le redressement du tronc par la pratique permet une meilleure respiration, plus profonde. Les rythmes pendant les temps de pratique sont variables, conduisant le corps à une grande capacité d’adaptation aux variations d’intensité. Finalement, vous assistez à une augmentation de vos capacités respiratoires.

Sur la chaîne musculaire

L’aïkido peut vous permettre d’accepter les contraintes physiques de la vie moderne en toute sérénité. La pratique régulière permet à la fois de renforcer le maintien entre les muscles et la structure osseuse, tout en améliorant la souplesse. Chaque muscle est sollicité harmonieusement en profondeur et en globalité. Par exemple, le dos, les fessiers, la ceinture abdominale, les cuisses sont mieux gainés, et se renforcent. Votre corps gagne en tonicité et votre masse musculaire augmente.

Le travail des techniques

L'équilibre et le déséquilibre en aïkido
L’équilibre et le déséquilibre en aïkido

L’équilibre et le déséquilibre : Les techniques étudient le déséquilibre du partenaire tout en conservant son propre équilibre dans le cadre d’une mobilité. Ensuite, les techniques sont effectuées de manière dynamique, sur un rythme modéré. Ainsi, l’objectif est de canaliser et contrôler le partenaire sans affrontement. Ainsi, par cette pratique, l’aïkido développe les réflexes et écarte les appréhensions.

La coordination physique et mentale

L’aïkido est basé sur le principe de non-opposition, qui s’étudie à mains nues ou avec armes. Le but n’est pas la destruction de l’autre, mais le contrôle physique et mental de l’agression et de son auteur. Pour cela, il faut abandonner la peur paralysante pour accepter cette “attaque”. La concentration apporte le précision dans les gestes, et développe les capacités de réflexion et de prise de décision. La pratique amplifie l’attention et la vigilance, l’affirmation de soi. Ceci est d’ailleurs très bénéfique aux enfants, car ils n’ont comme adversaire qu’eux même : l’absence de compétition écarte toute idée de gagnant ou de perdant. Indirectement, une action s’exerce sur l’équilibre psychique : il permet de retrouver un équilibre et une paix intérieure. Les exercices de respiration libérent les tension et aboutissent à un mieux-être.

La maîtrise de soi

La maîtrise de soi en aïkido
La maîtrise de soi en aïkido

La pratique des techniques s’effectue en réponse à différentes formes d’attaques. Ainsi, corps et mental s’habituent au stress d’une attaque, à la réponse appropriée à y apporter (principe de légitime défense).

Le fait de rouler et chuter au sol améliore le contrôle de soi et les sensations que nous pouvons avoir lors de l’apparition d’un déséquilibre qui conduit à la chute. La peur de la chute disparaît. Enfin, s’auto-contrôler amène un équilibre général, et la confiance en soi revient.

La Coordination des mouvements et la gestion de l’espace

Coordination en Aïkido
Coordination en Aïkido

En aïkido, tous les mouvements se font à droite et à gauche, en faisant appel à l’ensemble de la chaîne musculaire. Ainsi, réflexes, équilibre et coordination trouvent une amélioration notable. Aussi, chez l’enfant, c’est l’ensemble de la psychomotricité qui est stimulée : la complexité des placements lui apporte des situations qui influent directement sur sa structure corporelle, ses sollicitations musculaires, et sa coordination.

Chez le pratiquant confirmé, certaines techniques s’étudient avec plusieurs partenaires. De telle sorte que la précision des déplacements et la rapidité d’évaluation des distances affinent plus encore la perception spatiale du corps.

La sérénité morale

La sérénité morale

Premièrement, la pratique répond à une “éthique”, qui permet une déconnexion avec l’environnement quotidien. Puis le lieu de pratique (dojo), tenue de travail (keikogi), terminologie employée, règles du dojo, sont autant d’antidotes au stress de la vie quotidienne. Ainsi, de nombreux pratiquants rapportent une rapide évolution de leurs difficultés d’endormissement ou de troubles du sommeil. Ensuite, la pratique avec un partenaire (et non un adversaire) avec comme moteur le relâchement apporte un équilibre psychologique, qui permet de retrouver une meilleure qualité de vie.

Puis les effets des mouvements et techniques, des assouplissements, de la respiration, se prolongent en dehors du dojo. De telle sorte que c’est la santé et le bien-être quotidien qui se retrouvent ainsi bénéficiaires des temps de pratique. Enfin, nous (ré)apprenons à nous ressourcer, à nous retrouver et nous rendre disponibles aux autres.

Valeurs sociales de l’Aïkido

Lors de conflits

D’abord, l’aïkido met l’accent sur l’inter-relation avec l’autre. En effet, sérénité et valeurs humaines permettent de transposer une agression physique aux attaques verbales. Puis l’aïkido peut permettre de résorber, voire annuler des conflits.

Lors de relations humaines

Valeurs sociales en Aïkido
Valeurs sociales en Aïkido

La perception de l’autre comme partenaire conduit le pratiquant à cultiver des relations humaines équilibrées et vertueuses. C’est pourquoi appliquer les situations de “combat” à la résorption d’actions négatives en se protégeant sans blesser l’autre affine le travail sur soi au quotidien.

Valeurs morales

L’aïkido est un Budo. Donc le respect du Bushido (code d’honneur du samouraï) s’y rattache . Sa pratique permet de développer des valeurs morales telles que politesse, ainsi que la modestie, bonté, loyauté, fidélité, honneur, courage et parfaite maîtrise de soi. Ainsi, ces notions importantes, transmises aux enfants et adolescents, leur permet une canalisation de leur énergie. La pratique permet aussi une maîtrise émotionnelle et une capacité de concentration décuplée.

Conclusion

L’aïkido est donc un art martial qui permet à la fois un mieux être physique et un équilibre moral durables dans le temps. Cette philosophie de vie et ces bénéfices se retrouveront dans vos vies personnelle et professionnelle. car les pratiques sont transposables à l’extérieur du dojo dans tout autre contexte.

Aïkido en famille
Aïkido en famille

D’abord la compétition place l’enfant puis l’adulte en opposition avec les autres conduit à la dévalorisation lorsqu’il pense ne pas être le meilleur. Puis, l’aïkido, oblitérant cette notion, replace l’individu au centre de sa construction avec l’autre.

Pourtant, la liste des bienfaits que je viens de faire n’est pas exhaustive. Car chaque individu fera son propre constat dans sa vie quotidienne et des multiples bienfaits qui en découlent. Dans beaucoup d’activités sportives, vous ne pouvez pratiquer que quelques années avant d’êtes sur la touche. Au contraire, l’Aïkido c’est une évolution de toute une vie. Ainsi, vous pouvez le pratiquer toute votre vie, en ayant toujours le sentiment de pouvoir progresser, tout en restant naturel. Vous sentirez votre squelette de plus en plus solide. Ayant appris à chuter, vous éviterez sans doute plus tard maintes fractures. Vous reconnecter à votre être tout entier est très simplement possible, que vous soyez homme, femme, de 7 à 97 ans.

Dans tous les budo japonais, la notion de ki est présente, mais peu explicitée. Un peu comme une notion naturelle qui ne mériterait pas d’attention particulière. L’aïkido, qui porte le mot au sein même de son nom, utilise cet élément dans sa pratique.

Qu’est-ce que le Ki ?

Pour commencer, il s’agit d’un mot que les chinois utilisent depuis plus de 3 000 ans. Car dans le grand dictionnaire des caractères chinois, il existe 10 formes anciennes de ce caractère, avec 23 définitions différentes. C’est pourquoi il n’est pas aisé de donner au Ki une définition claire et restreinte.

Décomposition du kanji "ki"

Cependant, la décomposition du caractère nous révèle ses caractéristiques : la vapeur s’échappant d’une céréale qui chauffe. De même, la botte de céréale évoque la nourriture, nécessaire à la vitalité. Enfin, le fumet, fait référence au mouvement ascendant que permet la transformation, au caractère impalpable et dynamique.

Nous pouvons donc désigner le Ki comme un fluide imperceptible, qui est la source de la création, de la formation et de l’animation de l’univers, et de toute chose ou être.

Pour se rapprocher du sens oriental, la racine grecque “energeia” désignant la vitalité, la force (physique ou mentale), et la vigueur. Mais encore du “pneuma” des philosophes grecs en tant que souffle de vie. Nous pouvons donc désigner le Ki comme un fluide imperceptible, qui est la source de la création, de la formation et de l’animation de l’univers, et de toute chose ou être. Il agit sur l’univers, et « coagule » tout ce qui le compose : minéral, végétal, corps, mobile ou non, en vie ou non.

Maître Ueshiba et sa définition du "ki"

Selon Maître Ueshiba, le “ki” est : “la source de la créativité exprimée dans la forme du yin et du yang(Lao tzu), la plénitude vitale de la vie (Huaninan-tzu), le courage provenant de la rectitude morale (Mencius), la force divine qui pénètre toutes choses (Kuan-tzu).

La meilleure définition que nous puissions, finalement, donner au Ki est celle qui correspondra à notre perception personnelle de ses manifestations naturelles, et qui découlera de notre propre observation et ressenti. Ceci, dans les quatre mouvements qu’emprunte le Ki dans notre corps : montée, descente, pénétration, expulsion.

L’Aïkido et le “ki”

De même que les autres budo japonais, l’aikido fait référence au ki, au point qu’il fasse partie intégrante de son appellation. Lors de la pratique, on l’utilise souvent sous l’expression « kokyu-rokyu » (souffle-énergie).

Schéma du principe de centralisation du « Ki » (dessin de Roberta Faulhaber)
Schéma du principe de centralisation du « Ki » (dessin de Roberta Faulhaber)

Sachant que le Ki relie entre eux chaque être et chose de l’univers, deux combattants adversaires sont reliés par ce Ki. Sur ce postulat, l’aikido propose d’utiliser le Ki de l’adversaire « contre » lui. Dans le but ultime d’unir les énergies des combattants pour qu’ils deviennent partenaires. Avec pour conséquence la disparition de l’agression, et la naissance d’un travail commun. Car c’est l’essence même de leur pratique, ne pas se servir de sa force musculaire pour employer le ki, le kokyu.

Le ressenti du fondateur de la Ki no Kenkyukaï, « Société de recherches sur le Ki »

Koichi Tohei Sensei fut médusé par la maîtrise qu’avait O’Sensei dans l’utilisation du Ki.

C’est ainsi que Koichi Tohei Sensei fut médusé par la maîtrise qu’avait O’Sensei dans l’utilisation du Ki, notamment « par la manière dont il projetait ses attaquants sans utiliser de force ». Il fut le premier 10ème dan délivré par O’ Sensei, et instructeur du Hombu dojo durant 18 ans.

Ensuite, il a étudié toute sa vie l’interaction entre mental, tonicité et relaxation pour comprendre les moyens d’utiliser cette « non-force ». Dans son enseignement, il mettait en avant quatre principes, comme principes d’unité entre le corps et l’esprit :

  • 1-Calmer et concentrer l’esprit au Point Unique de l’abdomen,
  • 2- Relâcher complètement tout le stress du corps,
  • 3- Permettre au poids de chaque partie du corps de s’installer naturellement à son point le plus bas,
  • 4- laisser le Ki rayonner.

En plus des autres points, ce dernier principe aura pour effet de permettre la libérer la circulation du Ki de toute contrainte, conduisant à la parfaite coordination du corps et de l’esprit, pour autant, comprendre un des quatre implique de connaître les trois autres. La perte d’un seul entraîne la disparition de tous.

Schéma de l’extension de la puissance (dessin de Roberta Faulhaber).
Schéma de l’extension de la puissance (dessin de Roberta Faulhaber).

Dans la pratique de l’aïkido :

Finalement, dans la pratique de l’aïkido, nous sommes amenés à fixer le Ki, le maîtriser, et l’optimiser. Il prendra deux aspects : Ki-no-nagare (énergie mentale) et Kokyu (énergie physique). C’est la combinaison des deux qui apportera aux mouvements d’aïkido leur puissance. C’est le fait d’étendre le corps par le biais de cet apport énergétique qui permettra cette puissance.Ainsi, la force de l’Aïkido réside en une maîtrise permanente de l’état de concentration du « Ki » afin que l’esprit guide le corps de manière adaptée à chaque situation, sans qu’une réflexion ne soit nécessaire.

O'Sensei accompagné d'un de ses élèves. À travers le Ki, il et possible de ‘’ressentir’’ les intentions de l’ennemi

En effet, à travers le Ki, il et possible de ‘’ressentir’’ les intentions de l’ennemi. La riposte sera ainsi plus efficace, voire préalable à l’attaque elle-même. On utilise le terme ‘sen’ pour désigner cette action : sensen no sen : attaque anticipant l’action adverse ; go no sen : riposte anticipant l’action et sen no sen : attaque simultanée.

Pour rétablir l’harmonie, dans notre pratique nous utiliserons cette énergie dans le but de le contrôler, lui démontrer l’inutilité d’un combat. Plus l’énergie produite par Uke sera importante, plus l’énergie à mettre en œuvre sera facilement mobilisable. Dès que le pratiquant aura atteint le niveau de maîtrise de cette énergie universelle, aucune attaque ne sera à craindre. En conclusion, en prenant pleine conscience de cette énergie, l’aikidoka arrivera à vaincre sans se battre. Il entretiendra la paix.

Pour continuer votre culture dans le monde de l’aïkido, vous pouvez consulter les articles relatifs sur :

Le kanji () qui compose le mot Aïkido recouvre les notions de réunion, harmonie, unification, réunir ses forces, faire des efforts communs, conformité, assortir (…). Aï a la même connotation que la mère qui protège son enfant. En fait, ce aï correspond plus exactement à la rencontre harmonieuse, la capacité à harmoniser son comportement entre partenaires. Le aï de l’aïkido n’a de sens que parce qu’une rencontre, une connexion s’établit : pratiquer l’aïkido seul n’a pas de sens.

Nature et Harmonie
Livre Nature et Harmonie sur l’Aïkido, par Mitsugi Saotome Shihan

Saotome sensei explique : “il n’y a pas de kata individuel en aïkido, car l’aïkido est harmonie des relations. Sur le tatami d’ aïkido , vous rencontrerez des gens de différentes origines sociales, de différent statut, de différentes cultures et langages, de différentes opinions politiques ou philosophies religieuses. Ils viennent ensemble non pour entrer en compétition, non pour imposer leurs propres idées aux autres, mais pour apprendre à s’écouter les uns les autres, à communiquer à travers l’ aïkido . Sur le tatami, nous ne pouvons pas cacher notre vrai soi. Nous montrons nos faiblesses comme nos forces. Nous transpirons ensemble, affrontons le stress ensemble, nous nous aidons les uns les autres, et nous apprenons à faire confiance […] Nous sommes tous des individus, mais nous sommes tous une partie de chacun des autres. […] Ceci est l’harmonie.”

Mitsugi Saotome Shihan

En 1946, les Américains interdisent la pratique de tous les arts martiaux au Japon. L’Aïkido fut le premier art martial qui reçut l’autorisation de reprendre la pratique en raison de sa tendance pacifiste. Tout en conservant l’esprit traditionnel du samouraï, Morihei Ueshiba a greffé à sa pratique des éléments plus modernes : Paix, Fraternité, et Harmonie.

Le rôle de l’harmonie dans l’Aïkido

Cet art martial est teinté de réflexion spirituelle, de zen, de shinto. Que nous retrouvons dans l’attachement de ses pratiquants à développer paix et harmonie entre tous les hommes. Là où d’autres arts martiaux parlent d’esquive, de coups ou de mettre K.O., la finalité en Aïkido est de démontrer que le partenaire ne doit pas être détruit. L’action est proportionnelle à l’attaque, et les conséquences calculées. La violence est exclue, et la primauté est accordée au respect du partenaire, et de son intégrité.

Ainsi, les partenaires s’enrichissent mutuellement grâce à cette harmonie, qui leur permet de se construire dans la pratique. Car l’Aïkido n’a pas vocation à apprendre à se battre. Il permet de se préparer mentalement, physiquement, et techniquement, à l’obligation de répondre à une attaque. L’Aïkido a pour objectif d’obtenir le désarmement volontaire de l’assaillant par le découragement au lieu de la destruction. Toutes les techniques s’inscrivent elles aussi dans une certaine harmonie, grâce à des mouvements circulaires destinés à rejeter toutes les formes d’agression dans un vide; Utiliser la force et l’énergie de l’assaillant pour la retourner contre lui. Et lui faire comprendre l’inutilité de son acte.

Kangi “Aï”

De même, l’Aïkido vise à transformer une intention agressive en relation physique et mentale harmonieuse par principe de non opposition. Sans agressivité, chacun de nous conserve tous ses moyens physiques et mentaux pour adopter une réponse adaptée à la circonstance de l’action.C’est pourquoi, logiquement, il n’y aura aucune relation vainqueur-vaincu, aucune notion de rivalité, pas de jalousies. Chacun recherchera son propre équilibre par rapport à lui-même, et à son environnement.

Finalité ?

En conclusion, cette harmonie aboutira à la paix intérieure. Et la richesse de l’harmonie dans la relation permettra une recherche d’harmonie universelle. La sensibilité du pratiquant trouvera à s’épanouir dans tous les domaines de sa vie, et lui apportera cette harmonie créatrice de paix. L’Aïkido permet à son pratiquant d’être en harmonie avec l’univers en faisant de lui un élément intégré à l’univers. Il harmonise son énergie à celle de son partenaire et celle du milieu dans lequel il se trouve.

L ’aïkido protège la naissance et le développement de tous les êtres afin que tous puissent participer à la structuration de l’Univers. Il est le résultat de la volonté de Maître Ueshiba de rendre l’étude des arts martiaux accessible à tous. « d’intégrer par le corps les énergies harmonieuses à l’œuvre dans l’univers ». Car le but avoué de l’Aïkido d’O’Sensei est celui de nous mettre en harmonie avec l’univers, et de faire partie intégrante de cet univers; Ainsi : « Si vous n’êtes pas relié au vide véritable, jamais vous ne comprendrez l’Aïkido ».

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Le Hakama est le large pantalon que portait ordinairement le samurai.

Contrairement à une idée largement répandue, il n’était pas conçu pour dissimuler les pieds ou donner l’illusion de flotter. Preuve en est : le Hakama était remonté dans la ceinture en cas d’affrontement, de même que les manches du kimono étant retenues par une longue bande de tissu, le Tasuki.

Le Hakama est le large pantalon que portait ordinairement le samurai.
Le Hakama est le large pantalon que portait ordinairement le samurai.

Traditionnellement, le Hakama était l’habit traditionnel de la noblesse nippone. Il conserve dorénavant cette hérédité nobiliaire dans les Arts Martiaux faisant partie de la tradition classique.

Le Hakama, un simple vêtement ?

Par-delà le “simple” vêtement complémentaire aux équipements pour la pratique de l’Aïkido, il symbolise néanmoins ce que les traditions inter-générationnelles ont perpétré. Il représente ainsi la nature du Bushidō.

De nos jours, porter le hakama permet au pratiquant de s’immerger dans la pratique martiale tout en intégrant une posture honorable. Car il décrit notre propre vie par notre façon personnelle de le revêtir, de le porter, de le plier, de l’entretenir, de le ranger.

Tout pratiquant est responsable par son comportement de la réputation de son école (Ryu). Son avancée est symbolisée par sa ceinture et son hakama. Ainsi, son grade représente l’ensemble indissociable d’une triple valeur morale, technique et physique. C’est pourquoi, O’Sensei rappelait que les pratiquants d’Arts Martiaux se doivent de “polir les sept vertus du Budō, reflets de la vraie nature du Bushidō, que les sept plis du Hakama symbolisent” :  

Sept plis pour les sept vertus du Budō

Gi (honneur, justice) :

Le sens de l’honneur passe par le respect de soi-même, d’autrui, et des règles morales que l’on considère comme justes. C’est être fidèle à ses engagements, à sa parole, et à l’idéal que l’on s’est choisi.

Rei (courtoisie, étiquette) :

La politesse n’est que l’expression de l’intérêt sincère et authentique porté à autrui. Quelle que soit sa position sociale, au travers de gestes et d’attitudes pleins de respect et de sollicitude.

Chi (sagesse, intelligence) :

La sagesse est l’aptitude à discerner en tous lieux et en toutes choses, le positif et le négatif. A n’accorder aux choses et aux événements que l’importance qu’ils ont, sans se laisser aveugler ni se départir de la sérénité si durement acquise sur le tatami.

Shin (sincérité) :

La sincérité est impérative dans l’engagement martial. C’est pourquoi, sans elle, la pratique n’est que simulation et mensonge, tant pour soi-même que pour autrui ; l’engagement se doit d’être total, permanent, sans équivoque. La sincérité se constate facilement et l’illusion ne peut perdurer longtemps devant les exigences et le réalisme de la Voie ().

Chu (loyauté) :

Il peut paraître désuet de parler de Loyauté et de Fidélité dans notre société contemporaine alors même que ces valeurs sont le ciment indéfectible de nos disciplines martiales. L’Aïkidoka s’engage, comme le Samouraï envers son Daimyo, à une fidélité totale mais surtout à un respect loyal des règles internes à son École. De même que ces valeurs sont le reflet de la rectitude du corps et de l’esprit du pratiquant.

Koh (Piété) :

La piété s’entend ici dans le sens de respect profond et authentique des bases de nos pratiques martiales. (techniques, spirituelles, historiques, philosophiques…) .

Jin (bienveillance, générosité) :

La bonté ou la bienveillance suppose une attitude pleine d’attention pour autrui. Celle-ci doit être sans considération d’origine, d’âge, de sexe, d’opinion ou de handicap. Mais encore, le respect permanent des autres avec le souci de les honorer sans jamais leur causer de troubles ou de peines inutiles. Nous retrouvons ici le Bushi No Nasake, la sympathie ou la clémence du guerrier nippon. Celui-ci pouvait certes trancher de son sabre tout problème lui étant soumis. Mais il possédait également la possibilité de pacifier les esprits sans ôter la vie.

Quel Hakama pour la pratique de l’Aïkido?

Pour la pratique de l’Aïkido, le choix de la qualité du hakama résidera dans la qualité du textile utilisé. En effet la matière (coton, synthétique etc.) pourra influencer la fluidité de la pratique, notamment lors du travail au sol. Il existes ainsi quelques marques comme Tozando, ou Iwata, renommées pour la qualité de leurs Hakamas.

Le Keikogi

La tenue d’aïkido de base est le Gi (vêtement en japonais). Ou plus exactement le keikogi (vêtement d’entraînement), appelé à tort ‘kimono‘. Une veste et un pantalon, en toile de coton blanc composent le keikogi. C’est pourquoi il est d’aspect similaire à celui porté en judo : coton lourd à motifs “grains de riz” pour une bonne saisie sans risque de déchirement. Les manches sont plus courtes, afin de faciliter la préhension des poignets. Un Obi (ceinture) tiens la veste fermée. En Aïkido, elle est de couleur blanche pour tous les grades Kyus. En revanche, à partir du grade Dan 1er degré, le pratiquant portera un obi de couleur noire.

Keikogi, le vêtement d’entraînement souvent confondu à tort avec le kimono. C’est la tenue d’aïkido minimum pour pratiquer.

Les Zoris

L’Aïkido est pratiqué pieds nus sur le tatami. Ainsi, pour se rendre sur cette surface, les pratiquants utilisent couramment des zoris. La paille de riz ou le jonc constituent la semelle. Il s’agit de sandales, avec des lanières généralement en velours. Disposez vos zoris perpendiculairement au tatami, pointes dirigées vers l’extérieur.

Les zori, ne sont pas à proprement parlé un élément de pratique mais il permet de compléter la tenue d’aïkido lors des déplacements hors tatamis.
Les zoris, ne sont pas à proprement parlé un élément de pratique mais il permet de compléter la tenue d’aïkido lors des déplacements hors tatamis.

1er conseil : Apportez un petit signe distinctif à votre paire de zoris. Au moins, vous ne risquerez pas de les confondre avec celles d’un autre pratiquant.

2ème conseil : rappelez vous où vous posez vos zoris avant de monter sur le tatamis.

Le Hakama

Le Hakama, complémente la tenue d'aïkido, dès lors que l'aïkidoka à avoir quelques années de pratique.
Le Hakama, complémente la tenue d’aïkido, dès lors que l’aïkidoka à avoir quelques années de pratique.

Lorsque le sensei (professeur) estime que son élève a acquis un niveau technique satisfaisant, il peut l’autoriser à porter le hakama. Il s’agit d’un pantalon large comportant 7 plis (cinq devant, deux derrière), muni d’un dosseret rigide (appelé koshi ita).

Il est toujours uni, de couleur noire, parfois bleu indigo et finalise la tenue d’aïkido. Toutefois on le trouve dans de rare cas en blanc porté par O Senseï.

Porter le hakama implique une assurance dans les déplacements lors de la pratique sur les tatamis. Nouer un hakama requière parfois quelques tentatives infructueuses avant d’obtenir un rendu parfait. C’est à dire à la fois un bon maintient pendant toute la durée de la séance de travail ainsi qu’un soupons d’élégance 🙂

Les Armes (en bois)

Lors de certaines séances, l’aïkido propose l’étude du maniement des armes en bois. Ainsi, on trouve principalement de trois formes : le jo (bâton), l’aikiken ou bokken (sabre), et le tanto (couteau). Elles sont le reflet des armes réelles de part leurs dimensions.

Les armes sont des accessoires de travail. Seuls le tanto et le bokken peuvent être maintenus sur la tenue d'aïkido.
Les armes sont des accessoires de travail. Seuls le tanto et le bokken peuvent être maintenus sur la tenue d’aïkido.

Privilégiez autant que possible les armes en chêne du japon. Certes de prix un peu plus élevé, mais de bien meilleures qualité que les armes en bois bas de gamme qui risque de casser au premier impact.

Où trouver sa tenue d’aïkido ?

En conclusion, tous ces vêtements et accessoires composent la tenue d’aïkido. Tout magasin spécialisé en art martiaux propose des tenues d’aïkido. Parfois, les plus courants comme le keikogi, les zoris et les armes en bois sont disponibles dans certaines grandes enseignes sportives, à l’instar de décathlon par exemple.

Toutefois, le hakama est quand à lui un vêtement relativement spécifique. Notamment de par la qualité de sa confection, on le trouve exclusivement en boutique spécialisée (voir notre article spécifique dédié au hakama). Quoi qu’il en soit, privilégiez toujours une tenue dans laquelle vous serez à l’aise pour pratiquer.

Cela consiste en une ‘méthode de vie’, un enseignement, une voie pour se découvrir en profondeur.

Dans le but de libérer son esprit intérieur, il faut s’harmoniser avec le ciel et la terre et abandonner tout égocentrisme.

Bien plus que l’aspect physique, l’Art Martial trouve son essence dans les qualités d’esprit et de cœur.

S’engager sur la Voie, c’est choisir un des chemins qui conduisent vers le point de l’horizon. Et chacun cherchera le guide qui lui précisera le chemin.

Ces deux choix seront déterminants, sans qu’aucune certitude ne puisse être avérée. Tout réside dans la capacité à surmonter les obstacles et affronter les efforts, tel un funambule suspendu dans le vide.

La Voie n’est que matière à faire face à nous-même, et de franchir notre ‘zone de confort’. Surmonter les difficultés permettra au pratiquant le développement de sa volonté et sa capacité à progresser. Chaque revers n’est en fait qu’une aide sur cette Voie de l’accomplissement de soi. Ce qui implique nécessairement d’affronter ses propres défauts et faiblesses, et de maîtriser notre propre orgueil, nos doutes, notre impatience, voire notre lâcheté.

La déception et la ténacité sont les difficultés de notre évolution de pratiquant.

D’autant qu’intégrer un ‘Do’, une ‘Voie’, c’est également appliquer les principes dans sa vie quotidienne : garder à tout moment une posture harmonieuse, exempte d’apports superflus.